En cette période électorale, « Graines de France », cercle de réflexion sur les quartiers populaires, se propose de créer un groupe de vigilance sur les questions des dérives racistes et xénophobes dans les discours politiques lors de la campagne présidentielle, tant il est vrai que cette dernière année, les propos de cet acabit, particulièrement envers les Roms et les musulmans et plus généralement envers les immigrés se sont multipliés, voire banalisés, dans les discours politiques.

Le groupe de recherche médias

Graines de France va créer et animer un groupe de chercheurs qui aura pour rôle d’effectuer une veille des médias pour signaler les dérives racistes et xénophobes. Cette veille se fera sur les radios, télévisions, médias papiers et web en privilégiant les programmes politiques. Le groupe devra également veiller sur les discours et programmes politiques et plus particulièrement sur les questions de sécurité, immigration, identité nationale, intégration, éducation, sécurité, santé, logement et emploi.
La veille se déroulera entre janvier 2012 et juin 2012, soit durant les campagnes présidentielle et législative. La première étape sera de définir le cadre et la méthodologie de recherche, le résultat escompté et la manière de l’exploiter.

Le groupe de recherche devra publier des bilans d’étape tous les 15 jours afin d’alimenter le groupe des vigilants, de nourrir leurs réflexions et des les inviter à réagir le cas échéant. Ces bilans seront publiés sur notre site grainesdefrance.fr.

A la fin de la recherche, les résultats seront publiés dans un rapport.

Le groupe de vigilants

Graines de France a constitué un groupe de vigilants qui aura pour rôle d’être attentif aux discours politiques lors des campagnes présidentielle et législative afin de juguler les dérives à visée électoraliste, et le cas échéant d’y répondre.

Le groupe est composé de personnalités publiques issues des milieux politiques, journalistiques, académiques, juridiques mais également de la société civile, sensibilisées aux problématiques de racisme et de xénophobie, et qui ont une autorité morale dans la société française.

Soutenu et appuyé par le groupe de recherche, le groupe des vigilants va identifier les éventuelles dérives et alerter le public. Il va aussi développer des arguments afin de contrer les messages racistes et xénophobes, incluant des réponses constructives selon les domaines.

Qui sont les vigilants ?

Françoise Vergès

Françoise Vergès a été journaliste et éditrice à Paris, avant d’obtenir un doctorat de sciences politiques à Berkeley. Militante féministe, elle a édité le journal « des femmes en mouvement » de 1979 à 1983 et a dirigé la collection « femmes en lutte de tous les pays », de 1981 à 1983. Depuis 2000, elle est membre du département politique du Center for Cultural studies du Goldsmiths College de l’Université de Londres. Elle s’interroge sur les problématiques de l’esclavage colonial et les phénomènes de créolisation en utilisant les théories politiques du post-colonialisme. En 2008, Françoise Vergès a pris la présidence du Comité pour la mémoire de l’esclavage.

Ofer Bronstein

Franco-israélien, Ofer Bronstein est militant de la paix et spécialiste des questions israélo-palestiniennes. Il est le co-fondateur et le président, depuis 2002, du Forum International pour la Paix et la Réconciliation au Proche Orient. Ancien collaborateur d’Itzhak Rabin, il s’était lié d’amitié, lors des accords d’Oslo en 1993, au  représentant de l’Autorité Palestinienne en Suisse, Anis Al Qad. Depuis, les deux hommes travaillent ensemble au rapprochement et à la réconciliation des deux communautés.

William Bourdon

Avocat au Barreau de Paris, William Bourdon exerce en droit pénal. Il s’est spécialisé dans la défense des droits de l’homme (SOS Racisme, opposants chinois, génocide rwandais, Augusto Pinochet, Elena Alfaro), et aussi de contestataires, de partisans de la lutte sociale, ou de militants de l’ultra gauche. Il est proche d’associations d’aide aux étrangers irréguliers, notamment la Cimade. De 1995 à 2000, il a été secrétaire général de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme. En 2001, il fonde l’association Sherpa, afin de défendre les victimes de crimes économiques. Il en est aujourd’hui le président.

Axiom

Axiom, de son vrai nom Hicham Kochman, a grandi à Moulins-Belfort, un quartier populaire de Lille. Rappeur, il s’est fait connaître avec sa « lettre au président » au lendemain des révoltes urbaines de 2005. Il devient alors porte-parole du collectif ACLEFEU. Il est aujourd’hui le président-fondateur de l’association Norside, qui œuvre dans divers domaines, notamment l’éducation politique, l’insertion professionnelle et la production artistique des jeunes des quartiers populaires. Le 8 mars dernier, Axiom a publié aux éditions Denoël « J’ai un rêve », ouvrage appelant à une organisation politique des luttes de quartier, dans le sillon des luttes de droits civiques des années 60 aux Etats-Unis.

Lanna Hollo

Lanna Hollo est une juriste indépendante spécialisée sur les questions de discriminations. Elle est représentante et directrice de recherche de l’Open Society Justice Initiative en France. Dans ce cadre, elle mène un combat juridique contre le contrôle au faciès en Europe. L’OSJI a notamment commandé une étude au CNRS sur le sujet en 2009, et tente d’imposer l’idée d’un récépissé lors de chaque contrôle d’identité effectué. Lanna Hollo est également enseignante dans le domaine des droits de l’homme à l’université de Syracuse.

Milo Delage

Manouche, Milo Delage  est président de l’association « France Liberté Voyage », qui défend et promeut les droits et les intérêts des gens du voyage en France. Il est aussi vice-président de l’Union française des associations tsiganes.

Michel Kokoreff

Maître de conférence à l’université Paris Descartes, Michel Kokoreff  est promu professeur de sociologie à l’Université de Nancy 2 en 2009. Ses thèmes de recherche portent sur la sociologie urbaine, de la déviance et de la jeunesse des quartiers populaires. Il a notamment publié « Les Mondes de la drogue. Usages et trafics dans les quartiers » (2000), « La force des quartiers, de la délinquance à l’engagement politique » (2003) et « Sociologie des émeutes » (2008).

Jean-Claude Tchicaya

En 2001, Jean-Claude Tchicaya est élu sur la liste « Mouvement des droits civiques » et devient adjoint au maire de Bagneux, en charge des questions de jeunesse. Aujourd’hui, il est co-fondateur et porte-parole de l’association « Devoir de mémoire ». Son objectif : restaurer le passé sans verser dans les visions manichéennes qui désignent les bons et les méchants, et rappeler à la société, à l’État, aux politiques, leurs mémoires plurielles et leurs devoirs de mémoires.

Omer Mas Capitolin

Elu du parti socialiste, Omer Mas Capitolin est conseiller du 11ème arrondissement de Paris, délégué à la jeunesse. Depuis 2000, il est aussi directeur de la Maison du Développement Solidaire, structure permettant la maturation et la concrétisation de projets individuels ou collectifs d’habitants.

Slim Ben Achour

Avocat au Barreau de Paris, Slim Ben Achour est membre du Syndicat des Avocats de France. Il s’intéresse particulièrement à la lutte contre les discriminations, se heurtant très vite au problème de la preuve. Il pointe des domaines où beaucoup reste à faire, notamment le sort des jeunes de certains quartiers faisant l’objet de contrôles d’identité systématiques, ou encore celui des gens du voyage, auxquels nombre de droits sont refusés. Depuis 2002, il a également rejoint d’équipe d’Avocats sans frontières.

Contact presse

 Réda Didi, président de Graines de France

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