Un Israélien vice-président d’un projet scientifique pour le Moyen-Orient
Un Israélien vice-président d’un projet scientifique pour le Moyen-Orient
Un professeur israélien de physique a été nommé vice-président d’un projet de coopération régionale visant à disposer d’un accélérateur de particules à des fins civiles, en Jordanie.
RAPPROCHEMENT SCIENTIFIQUE ET POLITIQUE
Cofondateur du projet Sesame, « sa vision est de construire des ponts scientifiques et culturels entre les individus de diverses sociétés à travers la coopération internationale en science de pointe », peut-on lire sur un site du Cern (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), à Genève. Un point de vue également mis en avant par l’ancien directeur général, le Japonais Koïchiro Matsura, assurant que Sesame constitue un « excellent outil de construction de la paix ». « En encourageant d’étroites relations de travail entre les individus et les institutions, la coopération scientifique offre une expérience concrète des avantages de la tolérance, de la solidarité et de la compréhension. Pour les jeunes scientifiques et les doctorants qui se serviront de Sesame, le Moyen-Orient a toujours été synonyme de conflit et de guerre. À travers leur rapprochement scientifique, ils seront à l’avant-garde du rapprochement politique dont la région a un si grand besoin », poursuivait-il. De plus, il « contribuera à lutter contre l’exode des cerveaux ».
DES APPLICATIONS CIVILES ET PACIFIQUES
Ainsi en ont décidé les représentants des pays participant au projet (Égypte, Iran, Israël, Jordanie, Autorité palestinienne, Bahreïn, Pakistan, Turquie, Chypre) (1). « Ce programme a une dimension scientifique. C’est aussi une plate-forme qui permet à de nombreux Etats de la région de collaborer, a déclaré Eliezer Rabinovici. Nous travaillons ensemble en vue de buts scientifiques grâce à la confiance qui s’est établie au cours de nombreuses années de collaboration, loin des pressions que l’on trouve dans le domaine politique », a-t-il ajouté. « Ce projet va apporter au Moyen-Orient une base de recherche expérimentale en science fondamentale, essentielle pour l’industrie moderne, et également contribuer au processus de paix dans la région », affirmait Tord Ekelöf, professeur de physique à l’université d’Uppsala (Suède), lors d’une conférence à Paris en 2012.Exclusivement destiné à des applications civiles et pacifiques, cet accélérateur pourra être utilisé en sciences de l’environnement, en biologie, en chimie et en archéologie. Concrètement, ce futur accélérateur sera une version modernisée de l’accélérateur Bessy I, une machine produisant un rayonnement synchrotron qui a fonctionné jusqu’en 1999 à Berlin et que l’Allemagne souhaitait donner. En 2000, Bessy I était estimé à environ 30 millions de dollars, et il fallait 50 à 60 millions de dollars pour l’installer et le moderniser afin qu’il atteigne un niveau de performance énergétique de 2,3 gigas électronvolts (GeV).
DENIS SERGENT