La Semaine pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle s’est tenue à Paris du 6 au 11 février 2025, réunissant chercheurs, décideurs, entreprises, artistes et citoyens autour des enjeux liés à l’IA. Co-organisé par la France et l’Inde, cet événement a pour objectif de définir une gouvernance mondiale de l’IA en mettant l’accent sur une approche éthique, durable et inclusive. Le point d’orgue de cette semaine a été le Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle, organisé les 10 et 11 février au Grand Palais. Cet événement international a rassemblé chefs d’État, responsables d’organisations internationales, entreprises de toutes tailles, chercheurs, universitaires, ONG, artistes et membres de la société civile du monde entier.
Parmi les temps forts du sommet, la participation de personnalités telles que le vice-président américain JD Vance et le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing a été marquante. Le président français Emmanuel Macron a souligné l’énorme potentiel de l’IA pour transformer la vie quotidienne, améliorer l’éducation, le travail et les soins de santé. Le sommet a mis l’accent sur la gouvernance de l’IA, la régulation et le renforcement des partenariats public-privé, notamment à travers le lancement de l’initiative « Current AI », destinée à soutenir des projets d’intérêt général.
Une annonce majeure faite lors du sommet a été celle des Émirats arabes unis, qui vont construire en France un gigantesque data center. Ce centre, d’une capacité de calcul pouvant atteindre jusqu’à un gigawatt, sera intégré dans un « campus » dédié à l’IA, le plus grand de ce type en Europe, selon l’Élysée. Ce projet représente des investissements de l’ordre de 30 à 50 milliards d’euros, dans le cadre d’un partenariat signé en présence du président français Emmanuel Macron et de son homologue émirati Mohamed ben Zayed Al-Nahyane.
En parallèle, des événements scientifiques, des journées culturelles et des forums ont favorisé les échanges entre startups, grands groupes et investisseurs, accélérant ainsi l’innovation en IA. Cette semaine a consolidé la position de Paris comme un centre mondial de l’intelligence artificielle, tout en mettant en lumière les opportunités et les défis de cette technologie en constante évolution.
Le Sommet a particulièrement souligné les enjeux liés à la gouvernance mondiale de l’IA. Les dirigeants mondiaux ont convenu de l’importance de développer des régulations internationales pour garantir une utilisation éthique, transparente et responsable de l’IA. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a insisté sur la nécessité pour l’Europe de défendre ses intérêts face aux géants technologiques mondiaux, rappelant que l’IA ne doit pas être dominée uniquement par des acteurs privés ou des nations extérieures. Il a plaidé pour une régulation prenant en compte les préoccupations sociétales et environnementales, tout en évitant la monopolisation des technologies.
Les discussions ont également abordé l’impact de l’IA sur le marché du travail, notamment la compétitivité, l’automatisation des emplois et la nécessité de développer de nouvelles compétences. Lors de la conférence sur l’avenir du travail, des propositions ont été avancées pour créer des programmes de reconversion pour les travailleurs affectés par ces changements et établir des normes garantissant un environnement de travail éthique, où les progrès technologiques bénéficient à tous.
De plus, des engagements ont été pris pour promouvoir une IA plus inclusive et durable. Plusieurs initiatives ont vu le jour, telles que des financements pour des projets collaboratifs entre pays et secteurs, afin de stimuler l’innovation technologique tout en réduisant les risques. Le sommet a aussi évoqué la création d’une plateforme mondiale pour l’échange de bonnes pratiques en matière d’IA et le soutien à des projets utilisant cette technologie pour résoudre des problèmes sociaux mondiaux, tels que la gestion de l’eau, l’environnement ou encore l’accès à l’éducation.
Enfin, la Semaine de l’IA a permis non seulement d’établir les bases d’une régulation mondiale, mais aussi de concrétiser des actions visant à faire en sorte que l’IA soit au service du bien commun et des générations futures, en mettant l’accent sur la justice sociale et la durabilité.
