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Tous les deux, nous sommes nés de la diversité à la française, celle qui permet à des générations d’enfants d’immigrants de devenir des enfants accomplis de la République française. Je suis musulman, il est juif, et nous désirons partager nos appréhensions, notre réflexion, nos espoirs.

A l’heure où des millions d’Arabes ont le regard tourné vers notre pays, il faut que la France continue à soutenir ces populations dans leur courageuse et probablement longue marche vers la liberté, la dignité et la démocratie. Eux comme les millions d’Israéliens descendus dans la rue veulent un partage plus équitable des richesses, tous ont décidé de prendre leur destin en main.

Les uns et les autres avaient entendu avec espoir et enthousiasme le discours de Nicolas Sarkozy à Jérusalem en juin 2008 : « La France ne transigera jamais avec la sécurité d’Israël. Mais on doit la vérité à ses amis. La vérité, c’est que la sécurité d’Israël ne sera véritablement assurée que lorsqu’à ses côtés on verra enfin un Etat palestinien indépendant, moderne, démocratique et viable. » Ces propos ont sonné comme une promesse aux oreilles de tous. Le moment est venu de traduire les promesses et les espoirs en actions concrètes. La jeunesse arabe tout particulièrement attend de la communauté internationale des actes et des messages qui seront autant de soutiens pour la poursuite sereine de cette période difficile de transition.

Car la « cause palestinienne » est dans le coeur de chaque Arabe, chaque musulman, mais aussi dans celui de tous ceux qui croient en la paix au Proche-Orient, ceux qui ne veulent plus que le conflit israélo-palestinien entrave leur route vers la liberté. Le temps est donc venu de reconnaître un Etat palestinien, qui vivra en paix et en sécurité avec Israël, et de faire reconnaître Israël comme foyer national du peuple juif.

Le vote de la France pour l’adhésion de la Palestine à l’Unesco a démontré sa position courageuse. Le président de l’Autorité palestinienne a assisté à la cérémonie de levée du 195e drapeau de l’Unesco, celui de l’Etat palestinien. Malheureusement, moi, Ofer Bronchtein, j’étais le seul Israélien dans la salle. Je regrette que ceux qui ont été invités ne soient pas venus, j’aurais tant aimé que l’ambassadeur israélien soit présent. Je regrette également que les personnalités juives n’aient pas été invitées, notamment celles qui avaient rencontré le président Abbas l’année dernière à Paris.

UN MOMENT HISTORIQUE ?

C’est dommage, car cette journée gagnerait à être considérée comme un moment historique : celui où l’Unesco reviendrait à sa mission d’origine, promouvoir la culture, l’éducation et la science, cessant de servir d’arène aux affrontements politiques. Une ambition servie par un travail commun : professeurs rédigeant des manuels scolaires destinés à tous, artistes se produisant sur la même scène pour un public mixte, écrivains se lisant, intellectuels réfléchissant ensemble.

Nous nous réjouissons des dernières paroles du discours du président Abbas : « Je désire la paix avec Israël ». Nous espérons que la prochaine étape sera la reconnaissance de la Palestine aux Nations unies et que, cette fois-ci, de nombreux Israéliens seront présents. Celui qui lèvera le premier la main pour dire oui à la Palestine devra être le représentant d’Israël.

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Le 13 décembre, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a assisté, à Paris, à la cérémonie de levée du 195e drapeau de l’Unesco, celui de l’Etat palestinien.

Yazid Sabeg est commissaire à la diversité et à l’égalité des chances ; Ofer Bronchtein est président du Forum international pour la paix