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Jérusalem – Il y a dix jours, l’impossible est devenu réalité. Alors que violence et la haine entre Palestiniens et Israéliens étaient à leur comble, il y eut un moment privilégié de convergence entre certains parmi eux: ceux partageant le désir de mettre un terme à la violence.

Au beau milieu des tirs de missiles, des bombes et des destructions, à Gaza et dans le sud d’Israël, un groupe de Palestiniens et d’Israéliens se sont unis dans la ville palestinienne de Beit Jalla, près de Bethlehem, pour entamer une marche en faveur d’un cessez-le-feu bilatéral.

Ce groupe dont je fais partie s’appelle Combattants for Peace (CFP) (Combattants pour la paix). Il est constitué d’anciens combattants des deux camps, qui après avoir participé au cycle de la violence combattent celle-ci en prenant le chemin de la non-violence. Chacun des membres de notre mouvement est un ancien soldat ou un ancien combattant ; nous avons tous un passé d’auteurs et de victimes de violences. Nous partageons nos histoires pour montrer aux autres qu’on peut toujours choisir d’opter pour la non-violence. A travers nos vécus personnels, nous offrons aux Israéliens et aux Palestiniens la possibilité de recevoir des informations de première main sur la façon dont le conflit est perçu dans l’autre camp.

Notre marche commune a démontré que, même en pleine guerre, nous pouvons regarder au-delà des barrières culturelles et physiques pour constater que nous sommes tous dans le même bateau. Nous sommes tous victimes d’un conflit dominé par le langage de la violence. Lors de cette marche, nous avons clairement prouvé qu’il était possible de se parler tout en étant de camps opposés et surtout qu’il y a des personnes, d’un côté comme de l’autre, qui veulent vivre dans la paix avec « l’autre », et qu’ils peuvent y parvenir par le biais de la non-violence. Nos actions ont montré que considérer le camp opposé comme étant déraisonnable ou inhumain n’est pas une vision qui tient la route.

C’est dans cette même zone qu’il y a sept ans, les membres actuels du mouvement s’étaient rencontrés pour fonder les Combattants pour la Paix. Nous étions tous d’avis que la violence ne faisait qu’engendrer plus de violence et que les vrais vainqueurs sont ceux qui regardent l’avenir et non pas ceux qui s’accrochent au passé et à la vengeance.

Le 17 novembre, ce sont environ 150 personnes – aussi bien des Israéliens que des Palestiniens – qui ont participé à la marche. Celle-ci a démarré simultanément dans deux zones différentes de Cisjordanie, l’une sous contrôle palestinien et l’autre sous contrôle israélien. Partis chacun de son côté, Israéliens et Palestiniens, nous nous sommes rejoints à un croisement qui démarque les deux zones.

Nous avons lancé un appel au Hamas et à l’Etat d’Israël, en arabe et en hébreux, pour qu’ils fassent cesser les violences. Nous avons demandé, d’une seule et même voix, au gouvernement israélien de mettre un terme à l’expansion des colonies et d’entrer en négociations avec l’Autorité palestinienne. Nous avons aussi demandé au Hamas l’arrêt des tirs de missiles sur Israël. L’essentiel de notre but était que des Israéliens voient qu’un Palestinien condamne les tirs de missiles du Hamas et que des Palestiniens voient un Israélien condamner le bombardement de Gaza.

L’étonnement se lisait sur le visage des badauds à la vue d’Israéliens et de Palestiniens tenant leur drapeau à la main et marchant côte à côte. Lorsque notre procession se retrouva face à face avec des soldats israéliens au point de contrôle, on pouvait voir que ceux-ci, ainsi les Palestiniens étrangers à notre mouvement se trouvant là, n’étaient pas habitués à ce genre de manifestation, et s’attendaient à une confrontation. Certains passants Palestiniens se sont même éloignés, craignant une confrontation violente. Après tout, c’est plutôt ce à quoi nous sommes habitués. Sauf que cette fois on nous a vus nous adresser aux soldats et montrer qu’il n’y aurait pas de violence.

D’ailleurs, les soldats sont d’abord, restés en formation, avec une attitude quelque peu arrogante. Puis petit à petit, ils se sont détendus et ont remarqué que nous étions sincères.

Il est évident que nous avons encore du chemin à faire mais nous avons de l’espoir et de la volonté. Les dirigeants qui choisissent la violence entravent les négociations. Bien entendu, un grand nombre de personnes ne sont pas du même avis que nous.

Maintenant qu’il y a un cessez-le-feu, nous devons faire tout notre possible pour encourager la coopération et lutter contre l’occupation et le conflit, montrant ainsi à nos sociétés respectives que la solution arrivera une fois que les deux camps auront acquis d’une part l’indépendance et d’autre part la sécurité. Cette marche n’était qu’un début, mais un très bon début.

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* Membre du mouvement Combattants pour la Paix, Yonathan Listik, étudie la philosophie à l’Université hébraïque de Jérusalem ; il est également enseignant. Pour plus d’information sur Combattants pour la Paix, consultez le site : http://cfpeace.org/ or https://www.facebook.com/c4peace. Article écrit pour Common Ground News Service (CGNews).

Source: Service de Presse de Common Ground (CGNews), 30 novembre 2012, www.commongroundnews.org
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