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Un appel à l’après.

Liberté, égalité, fraternité

Nous, citoyens français, juifs et musulmans, nous inquiétons.

Les actes antisémites, les étoiles de David taguées, les mézouzas brûlées. L’interdiction des manifestations propalestiniennes.

Soutenir les Palestiniens sans faire l’apologie du terrorisme. Dénoncer le gouvernement israélien sans haïr les juifs. Épauler les Israéliens sans cautionner leur gouvernement, défendre les Palestiniens sans tolérer le Hamas. Comment conserver le courage de la nuance lorsque la guerre entre Israël et le Hamas pousse à l’extrémisme ?

Nous connaissons la fracture : les troubles au Proche-Orient se traduisent systématiquement ici. Le tumulte identitaire nous rappelle à nos propres déchirures, et rythme les relations entre les plus grandes populations juive et arabe d’Europe.

Nous refusons l’instrumentalisation. Les juifs français ne sont pas le gouvernement israélien. Les musulmans français ne sont pas le Hamas. Les divergences sur la question israélo-palestinienne ne légitiment jamais l’antisémitisme, l’islamophobie et le rejet de l’autre. Nous réfutons la haine que la guerre dramatique entre Israël et le Hamas imprime en France.

Nous déplorons le fiasco israélien et palestinien des dernières décennies. Nous nous opposons aux pyromanes extrémistes et messianiques. Nous condamnons la violence et les tueries. Nous choisissons la sainteté de la vie plutôt que la mort en lieux saints.

Nous n’oublions pas notre part. L’Union européenne finance en Palestine une aide au développement devenue aide humanitaire. Nous n’oublions pas que Bruxelles, Paris et Washington ont marginalisé la question palestinienne à nos dépens. Nous pensons à nos frères et sœurs en deuil, du Jourdain à la mer.

À l’obscurantisme et à la désinformation, nous préférons l’étreinte et l’espoir. Nous refusons de devenir les artisans d’une fracture haineuse au sein de la société française.

Nous appelons à l’après. Les bombardements cesseront, les otages vivront, les politiciens démissionneront. Puis, il faudra parler, construire, neutraliser la haine pour que plus jamais ici ou là-bas ne meurent nos frères et sœurs. Nous appelons les acteurs clés à prendre activement des mesures fermes pour relancer les négociations. Parce que les dividendes de la paix sont considérables et offrent une opportunité unique de promouvoir la liberté, l’indépendance, le développement et la sécurité pour tous les habitants de la région. Désormais, le coût de la guerre excède le prix de la paix.

Que gagnerons-nous à la paix ?

La fin de l’amalgame. Ni juifs ni musulmans n’assassinent.

Le respect des droits des Palestiniens et des Israéliens. Un terme au cycle infini de violence et de vengeance et à la certitude destructrice qu’un peuple ne survivra que si l’autre est muselé. Israéliens et Palestiniens vivront sur cette terre.

La fin

De la peur

De l’humiliation

De la honte

De l’occupation

De la solitude

De la radicalisation

Du sang

Nous invoquons les mots de Simone Veil sur la construction européenne. “Il n’y avait là ni naïveté lénifiante, ni intention d’exonérer les États de leur responsabilité. Ce n’était pas de pardon qu’il s’agissait, ni d’oubli, mais d’une réconciliation lucide et courageuse, aussi utopique qu’elle était réaliste, d’autant plus nécessaire qu’elle se savait surgir du plus profond désespoir.”

Nous n’oublions pas. Nous appelons à une réconciliation lucide et courageuse. Nous appelons les partisans de la fraternité à devenir artisans de la paix.