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L’élection présidentielle est un moment majeur dans la démocratie française. Depuis le début de la 5e république, elle est censée permettre le débat sur les questions essentielles pour le pays. Cette tradition n’est parfois pas respectée, lorsque les principaux enjeux sont ensseveli sous les stratégies de communication politique de court terme. Dernier exemple en date, la polémique, ou plutôt la tentative qui en est faite, autour de l’alimentation hallal, doit nous permettre de saisir l’occasion de revenir aux questions de fond.

 

Le hallal est  une tissu rouge agité pour affaiblir le débat et court cirtcuiter les réflexions. Loin de permettre d’aborder des enjeux aussi complexes que les inégalités urbaines, la conséquence de la ségrégation spatiale sur les perceptions et les pratiques des citoyens, ce débat cherche à créer de nouvelles failles dans la société française. Ce mouvement n’est pas nouveau, mais son ampleur et sa systématicité récente, fini par toucher non plus la périphérie mais le centre de l’espace politique français. Ainsi, lorsque le président de la République considère que hallal est la priorité des français, il opère un double glissement, éloignant le regard de la crise économique et des enjeux qu’elle soulève, et évitant d’aller au fond de sa pensée sur les questions religieuses et sociales masquées derrière le slogan du hallal.

 

Dans les années 1980 et 1990, un glissement historique a été initié par le FN, battu sur ses thématiques classiques d’existence de races humaines inégales entre elles. La stratégie du parti d’extrême droite c’est alors focalisée sur la question des pratiques religieuses, à travers la thématique, particulièrement présente chez Bruno Mégret, de l’islamisation de la France. Cette évolution de la stratégie du effet à eu des conséquences durables et profondes, en produisant un déplacement dans le positionnement des autres partis sur toute une série d’enjeux, allant de l’immigration à l’école, en passant par la religion, la situation des banlieues, ou la thématique de la « civilisation ».

 

Mais des débats qui sont apparus dans ce contexte, sans prendre le pas sur les autres thématiques comme les questions du chomage ou de la situation économique, ont prit une importance non négligeable. Il n’est pas responsable de considérer qu’il soit possible de passer sous silence ces sujets qui doivent faire parti du débat politique. Nombreux étaient ceux qui applaudissaient le discours de Philadelphie de Barack Obama, appelant à une « conversation sincère » sur les questions soulevées par les inégalités entre les noirs et les blancs aux Etats Unis.

 

En France, la situation n’est pas la même, mais le besoin de conversation sincère est tout aussi urgent. Qu’il porte sur le racisme, le passé colonial, les discriminations, la ségrégation, la relation entre cadre républicain et espace de la pratique religieuse ou encore sur les manières de vivre ensemble, nous souhaitons qu’il ai lieu. En revanche, nous serons vigilant à ce que les slogans simplistes et stigmatisants qui participent du cynisme électoral ne soient pas bénéfiques à ceux qui les utilisent. Ce cynisme n’est pas seulement problématique pour la démocratie, il est dangereux par les tensions qu’il provoque dans la société française, et produit de nouveaux risques pour ceux qui vivent là où apparaissent ces tensions.