Automatic english translation :

 

Le Premier ministre palestinien a lancé un appel au financement d’une usine de dessalement de l’eau à Gaza.

De notre envoyé spécial à Marseille.

Une usine de dessalement à Gaza: c’est le sujet qui a retenu l’attention le premier jour du Forum mondial de l’eau, qui se tient jusqu’au 17 mars à Marseille. Le projet n’est pas nouveau… mais manque encore de bailleurs de fonds.

Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad (en photo) compte bien profiter de la visibilité de cet événement mondial pour les attirer: il a prévenu que si rien n’était fait, la bande de Gaza verrait sa seule ressource naturelle en eau douce s’épuiser totalement d’ici 2020.

Dans son discours d’ouverture du forum, François Fillon a mis le sujet sur la table en annonçant un effort financier de la France: “nous apporterons un soutien de 10 millions d’euros au chantier d’usine de dessalement de l’eau de mer à Gaza”, a assuré le Premier ministre français, tout en engageant également la France à hauteur de 40 millions d’euros pour l’accès à l’eau en Afrique.

Eau jaunâtre et malodorante

Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Salam Fayyad court donc les salles du Forum pour lancer son appel en direction des bailleurs de fonds internationaux: “Le projet est tellement urgent que je ne comprends pas qu’il faille encore des études!”, s’est-il exclamé.

Dans la bande de Gaza, un million et demi d’habitants voient en effet une eau jaunâtre et malodorante couler de leurs robinets. En cause: la pollution par le chlorure et les nitrates qui envahissent l’aquifère de la bande de Gaza. Cette précieuse réserve souterraine et côtière se vide petit à petit de son eau douce à cause d’un pompage trois fois trop élevé par rapport à ce qu’elle peut supporter. Conséquence, elle se remplit petit à petit d’eau salée.

Selon la Banque mondiale, 95% de l’eau de Gaza est impropre à la consommation, ce qui provoque des maladies chez les enfants notamment. Les familles, elles, sont contraintes à casser leur tirelire pour consacrer 1/3 de leur budget à l’achat de bouteilles d’eau.

Enjeu géopolitique

Pour remédier à cette pénurie d’eau, l’Union pour la Méditerranée (qui regroupe 43 pays) à décidé d’appuyer la construction d’une usine de dessalement de 55 millions de m3 d’eau par an, ainsi que d’un système d’adduction d’eau. Coût estimé de l’opération: 180 millions d’euros pour l’usine, et 115 millions d’euros pour acheminer de l’eau. Pour l’instant, les pays du Golfe se sont engagés à financer 50% du projet. Et le coup de pouce de la France pourrait entraîner d’autres pays européens.

L’Autorité palestinienne ne peut financer seule ce projet qui revêt évidemment un enjeu politique puisqu’actuellement, Gaza dépend en partie d’Israël pour accéder à l’eau potable. Un terrain de 31.000 m2 a déjà été délimité pour la construction de l’usine au sud de Gaza. Reste à finaliser, donc, le tour de table financier.